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dimanche 21 septembre 2014

Vocabulaire de phytosociologie et de synécologie

Cet article a pour but de rassembler - au fur et à mesure de mes découvertes et des opportunités qui me sont données, des termes ayant un rapport avec l'étude de la végétation et provenant généralement des champs de la phytosociologie, de la botanique, de l'écologie et de la géographie ou de la topologie. Il s'agit simplement pour moi de regrouper les différentes définitions que je note sur des bouts de papiers épars. Ce glossaire ne cherche évidement aucune exhaustivité.
N'hésitez pas à commenter pour proposer d'autres termes ainsi que des modification, compléments, corrections, critiques, etc.

Symboles utilisés :

→ : voir aussi
~ : environ
≠ : différent de, par opposition à

Abréviations :

adj. : adjectif
n.f. : nom féminin
n.m. : nom masculin
préf. : préfixe
s.l. : (latin) sensu lato : au sens large
sp. : (latin) species : espèce (sous-entendu : inconnue ou indifférente)
spp. : (latin) species plurarum : plusieurs espèces (inconnues ou indifférentes)
ssp. : (latin) subspecies : sous-espèce
s.str. : (latin) sensu stricto : au sens strict
suf. : suffixe

Glossaire :

-aie (suf.) : terminaison apposée à un nom français ou latin francisé de plante dans le but de former un nom de formation végétale dominée et/ou structurée par cette plante ou ce type de plante. Exemple : Hêtraie, Chênaie, Cariçaie, Phragmitaie, Jonçaie.

alluvial (adj.) : (s. str.) caractérise l'emprise du lit majeur d'un cours d'eau, et plus précisément à l'ensemble du milieu terrestre où les végétaux ne se trouvent plus en contact direct avec la lame d'eau libre du lit mineur [≠ → ripicole], mais pouvant être épisodiquement inondé. Le sol y est alimenté par la nappe souterraine en provenance du cours d'eau. | (s.l.) espace considéré par rapport à un cours d'eau. exemple : vallée alluviale.

alluvion (n.f.) : substrat composé par du matériel transporté par un cours d'eau.

anthropie (n.f.) : désignant l'Homme en général [attention :  ≠ entropie : grandeur thermodynamique exprimant le degré de désordre de la matière], anthropique (adj.) : (du fait) de l'Homme.

anthropogène (adj.) : généré, créé, grâce ou à cause de l'action humaine.

anthropozoogène (adj.) : généré, créé, grâce ou à cause de l'Homme et/ou des animaux.

boulaie (n.f.) : formation végétale dominée et/ou structurées par des bouleaux (Betula spp.).

cariçaie (n.f.) : végétation herbacée structurée et dominée par des Laîches (Carex).

centro-européen (adj.) [geo.] : qui se rapporte à l'Europe centrale, c'est-à-dire grosso-modo à l'Allemagne, l'Autriche, la Hongrie, le Liechtenstein, la Pologne, la République tchèque, et la Slovaquie. Note : L'intéret de ce concept d'un point de vue phytogéographique est douteux. [≠ → médio-européen].

chasmophyte (n.m) : végétal adapté à se développer dans des fissures.

chionophile (adj.) : qui se développe en étant exposé à la neige (donc la supportant et/ou étant favorisé par elle dans ses rapports compétitifs).

-cole (suf.) : du latin colere (habiter, demeurer) : qui vit dans / sur ... [≠ → -phile]

eu- / eury- (préf.) : large, très, beaucoup.

euryèce (adj.) : à large amplitude écologique, adapté à des conditions de vies très différentes (≠ → sténoèce)

euryméditerranéen (adj.) : de/dans toute la Méditerranée.

eutrophe (adj.) : plante ou formation végétale supportant ou nécessitant une présence importante d'éléments nutritifs dans le substrat (N,P,K).

-fuge (suf.) : du latin fuga (fuite) : qui évite, qui fuit

gazon (n.m.) : végétation herbacée, pionnière, rase, se développant généralement dans des milieux extrêmes : sur sols squelettiques, extrêmement secs (dalles, sables, etc.), ou bien en marges des étendues d'eau dont la végétation est annuellement détruite et régénérée.

gispetière (n.f.) : formation végétale dominée par le gispet (Festuca eskia Ramond ex DC.) - terme employé pour désigner de telles pelouses dans les Pyrénées.

glaréicole (adj.) : se développant sur les graviers.

glycophile (adj.) : ne supportant pas le sel. Littéralement ce mot signifie "qui aime le sucre"), cependant son utilisation veut seulement souligner la nécessité de l'absence de sel, en aucun cas la présence de sucre.

graminoïde (adj.) : caractérise des plantes à feuilles linéaires allongées et à fleurs petites, généralement vertes ou brunes et passant ainsi inaperçues, appartenant principalement aux trois familles des Poacées (anciennement appelées graminées), des Cyperacées et des Joncacées [≠ → phorbe].

hélophyte (n.m.) : plante dont les organes de renouvellement (bourgeon, rhizome, ...) se trouvent dans la vase, mais dont les appareils végétatif et reproducteur sont dressés à l'air libre. Exemples : roseau, macette, certains rubanier, ...

jonchaie (n.f.) [aussi écrit jonçaie] : formation prairiale dominée par des grands joncs (Juncus conglomeratus, J. effusus, J. acutiflorus, J. inflexus, ...).

lit (n.m.) : dans le sens de "lit d'une rivière" : espace géographique dans lequel se trouve le cours d'eau. lit mineur : cours normal du flux d'eau caractérisé par le creusement d'un sillon. lit majeur : étendue maximale du lit du cours d'eau en période de crue [→ ripicole, → alluvial]

macro- (préf.) : du grec "grand". [≠ → micro- ; voir aussi → magno-]

macrophyte (n.m.) : grand végétal, c'est à dire : facilement observable à l’œil nu.

magno- (préf.) : du latin "grand". [≠ → parvo- ; voir aussi → macro-]

magnocariçaie (n.f.) : (de magno : "grand" en latin) végétation de grandes laîches, semblables aux prairies et aux mégaphorbiaies en termes de structure et de hauteur.

médio-européen (adj.) [géo.] : qui se rapporte à l'Europe moyenne depuis l'Atlantique jusqu'à l'Oural, c'est à dire, à la zone tempérée de l'Europe entre l'Europe du Nord (plus froide) et l'Europe du Sud (plus chaude). [≠ → centro-européen].

mégaphorbiaie (n.f.) [aussi écrit mégaphorbaie] : végétation de très grandes herbacées (~ > 1m), structurée - et en général dominée - par des phorbes : plantes non graminoïdes, développant des fleurs aux couleurs vives, bien visibles et des feuilles non filiformes.

micro- (préf.) : du grec "petit". [≠ → macro- ; voir aussi → parvo-]

némoral (adj.) : du latin nemoralis, signifiant "des bois", "des forêts". Utilisé pour une qualification géographique, se réfère à la zone némorale caractérisée par des arbres à feuilles caduques en hiver. Pour l'Europe on peut comparer cette zone (à peu près) à la zone dite médio-européenne, c'est à dire à la zone comprise entre la zone froide boréale au nord (avec ses forêts résineuses) et la zone méditerranéenne chaude au sud (avec ses forêts sclérophylles).

ourlet (n.m.) : végétation d'optimum estival composé d'hémicryptophytes dressées, à feuilles majoritairement caulinaires et portant des fruits secs indéhiscents à dissémination épizoochore. Ces végétations se développent en cicatrisation des espaces ouverts (→ ourlification), dans le cadre d'une dynamique sylvigénétique, et donc souvent observées en marge d'une végétation ligneuse (fruticée et forêt). Ces végétations peuvent être très distinctes floristiquement et sont réparties au sein de diverses classes phytosociologiques. [Source : adapté de E. Catteau, 2012, Bull. Soc. Bot. N. Fr. 65]

ourlification (n.f.) : phénomène de cicatrisation d'un milieu ouvert (pelouse, prairie, coupe forestière, ...) dénoté par l'arrivée d'espèces caractéristiques de l' → ourlet, et constituant un stade de fermeture du milieu dans le cadre d'une dynamique sylvigénétique.

ouvert (adj.) : (1, s.l.) désigne la structuration non fermée du couvert végétal, , c'est à dire la présence de trouées dans le couvert d'une strate considérée, permettant le passage de la lumière directe du soleil et donc le développement de végétaux de moindre taille. Par exemple : pelouse ouverte, lande ouverte, ... . (2) espace structuré par une végétation non ligneuse.

ouverture (n.f.) - du couvert végétal : action de destruction (partielle ou totale) du couvert végétal d'une strate considérée, via divers processus (naturels : incendie, inondation, abroutissement, piétinement, ... ou anthropogène : coupe, fauche, broyage, étrépage, écobuage, etc.)

parvo- (préf.) : du latin "petit" [≠ → magno ; voir aussi → micro-]

parvocariçaie (n.f.) : (de parvo : "petit" en latin) végétation de petites laîches, semblable aux pelouses en termes de structure et de hauteur.

pelouse (n.f.) : végétation herbacée basse, à faible productivité (peu de biomasse), à hauteur médiane végétative (HMV) ne dépassant guère ~ 30-40 cm et structurée par des Poacées.

-phile (suf.) : "qui aime, qui préfère" (! ≠ → -phylle)

phorbe (n.f.) : plante à feuilles non linéaires et à fleurs grandes et colorées (≠ → graminoïde).

phragmitaie (n.f.) : → roselière.

-phylle (suf.) : (se rapportant à une/aux) feuille/s (! ≠ → -phile)

-phyte (suf.) : du grec "végétal"

phytocénologie (n.f.) : du grec "phyto" : végétal, et "koinos" : en commun : étude des communautés végétales. Terme proposé comme alternative à "phytosociologie".

phytosociologie (n.f.) : du grec "phyto" : végétal, et de "sociologie" (du latin "socius" : associé). La sociologie étant l'étude des sociétés, le terme phytosociologie sous-entend l'étude de "sociétés végétales", sans que personne n'ose actuellement employer cette expression en français (c'est par contre le cas en allemand : on parle de "Pflanzengesellschaften"). Suite à sa popularisation par Braun-Blanquet, ce terme est utilisé pour désigner l'étude des communautés végétales (cf. phytocénologie).

pleustophyte (n.m.) : terme construit à partir du radical grec pleust- qui signifie naviguer, flotter, et désignant les végétaux flottant librement à la surface de l'eau (non enraciné).

prairie (n.f.) : végétation herbacée généralement élevée (sauf après la fauche ou le pâturage), et caractérisée par sa forte productivité (biomasse importante !), à hauteur médiane végétative dépassant normalement 40 cm (sauf fauche/pâturage) et atteignant facilement 0,5 à 1 m, structurée par des Poacées ou par des espèces graminoïdes et comportant fréquemment un nombre important d'espèces à grandes fleurs (phorbes).

psammophile (adj.) : qui se développe uniquement ou préférentiellement sur les substrats sableux. [→ sabulicole].

ripicole (adj.) : qui se développe sur la rive d'un cours d'eau [syn. : ripuaire], [→ alluvial].

ripuaire (adj.) : [syn. : → ripicole].

roselière : végétation des milieux humides (inondés ou non) dominés par le roseau (Phragmites spp.) et donc aussi appelée « phragmitaie ». Par extension, type de végétation dominée par certains autres grands hélophytes (~ > 1m).

rupicole (adj.) : qui se développe sur les parois rocheuses [→ saxicole], [ici notion de verticalité, ≠ → glaréicole].

sabulicole (adj.) : qui se développe sur le sable. [→ psammophile].

saxicole (adj.) : qui se développe sur la roche [→ rupicole]. Note : les plantes vasculaires ne peuvent pas être saxicoles : elles sont dites → chasmophytes → rupicoles. Seuls les bryophytes et les lichens ont la capacité de se développer directement sur la surface de la roche.

sclérophylle (adj.) : à feuilles à limbe aplati (à la différence des aiguilles des résineux), coriaces (recouvertes d'une cuticule de cire ralentissant l'évapotranspiration), et dont le renouvellement est continu et non saisonnier (par opposition aux feuilles caduques).

sylvigenèse (n.f.) : formation d'une forêt (du latin sylva)

sylvigénétique (adj.) : caractérise une dynamique évolutive conduisant à la forêt.

sténoèce (adj.) : à amplitude écologique très étroite : adapté à des conditions de vie très précises (≠ → euryèce).

voile (n.m.) : (Schleier en allemand ; veil en anglais) terme utilisé pour décrire les nappes de liseron et autres volubiles [source : E. Catteau, 2014, phytosocio@tb], également utilisé pour caractériser les végétations aquatiques flottantes [baseveg 2014].

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